Georges Martin Witkowski
Georges Martin Witkowski : compositeur et chef d'orchestre (1867-1943)
Fils d'un officier polonais, Georges-Martin Witkowski se destine à son tour à la carrière des armes. Mais à sa sortie de Saint-Cyr (où il avait déjà formé un orchestre), sa passion pour la musique prend rapidement le dessus.
En 1901, l'exécution à Paris de sa première symphonie en ré min., sous la direction de Vincent d'Indy, lui vaut un grand succès : "La symphonie de M. Witkowski fut accueillie avec enthousiasme", écrit Claude Debussy. Cet accueil le décide définitivement à se consacrer à la musique.
Alors qu'il vient d'être promu capitaine, le compositeur, qui a bénéficié des enseignements de la Schola Cantorum de Paris dirigée par d'Indy, accepte de se charger de la mise en place d'une structure similaire à Lyon. L'entreprise n'a toutefois rien d'aisée : "Certains (...) affirmaient qu'il était impossible d'organiser une société de chant choral autrement qu'avec des gagistes* ; d'autres, plus confiants, pensaient que l'on pourrait tout au plus arriver à réunir une cinquantaine d'amateurs assez dévoués à la musique pour s'astreindre à des répétitions régulières"
Son premier concert, donné le 29 avril 1903 avec près de 200 choristes est salué par le public et la critique, mais tout reste à faire. A l'époque, Lyon ne dispose ni d'un orchestre symphonique régulier, ni d'une salle de concert adaptée. Après le Choeur, il faut le reste : ce sera la Société des grands concerts (1905), qui deviendra l'Orchestre philharmonique, puis l'Orchestre National de Lyon. Créée pour la Schola, la Salle Rameau sera inaugurée en 1908.
Malgré toutes les structures dont il a la charge, G-M. Witkowski (nommé en 1924 directeur du conservatoire de Lyon) ne cessera de composer jusqu'à sa mort, en 1943 : son oeuvre comprend notamment deux symphonies, plusieurs compositions pour orchestre de chambre et orchestre symphonique, de nombreuses mélodies pour chant et piano ou chant et orchestre, et trois oeuvres lyriques : Le Maître à chanter (opéra comique de jeunesse), Le Poème de la maison (pour contralto, ténor, baryton et orchestre) et La Princesse lointaine (théâtre lyrique sur un texte d'Edmond Rostand).
Son fils, le violoncelliste Jean Witkowski, dirigera à son tour la Schola, jusqu'à sa mort en 1953.
[ * gagistes : musiciens ou choristes professionnels payés à l'acte ; on dirait aujourd'hui cachetonneurs ]